La pâtisserie française est connue un peu partout dans le monde. Elle figure d’ailleurs parmi les joyaux de la gastronomie française et séduit de par son esthétique et son caractère raffiné. Toutefois, il faut savoir que ces délices n’ont pas été élaborés du jour au lendemain. En effet, une grande histoire se cache derrière chacun d’eux et il a fallu plusieurs siècles afin d’obtenir ces desserts que nous adorons savourer de nos jours. Quels sont les différents desserts français les plus appréciés et quelles en sont leurs origines ?
Le célèbre baba au rhum
Le baba au rhum est un gâteau moelleux imbibé de rhum. On le reconnaît à sa forme ronde et la noisette de chantilly au-dessus. Figurant parmi les desserts classiques français, il se déguste souvent à l’occasion des événements religieux comme Noël ou Pâques. Il est préparé avec du rhum, du sucre en poudre, du beurre fondu, des œufs, de la levure chimique et de la farine.
Le baba au rhum devrait son origine à un pur hasard. En effet, au XVIIIe siècle, le roi Stanislas Leszczynski de Pologne était installé à Nancy. On lui servît alors un Kougelhopf, un gâteau qui était beaucoup trop sec à son goût. Il a alors décidé de l’arroser avec du vin afin qu’il soit plus moelleux. À Paris, un chef pâtissier du nom de Nicolas Stohrer eut plus tard l’idée de remplacer le vin par le rhum. Le nom de ce dessert est composé de deux parties. Le baba qui est un gâteau d’origine polonaise et le rhum qui est ajouté à la préparation.
La crêpe Suzette
On compte parmi les desserts français les plus connus la fameuse crêpe Suzette qui renferme bien des secrets. Bien que son origine fasse souvent polémique, elle demeure un incontournable pour les gourmets.
D’après la légende la plus répandue, l’origine de la crêpe Suzette remonterait à la fin du XIXe siècle. En effet, Auguste Escoffier, qui était chef de l’hôtel Savoy de Londres, aurait préparé des crêpes au Curaçao afin d’accueillir le futur roi d’Angleterre Edouard VII. Celui-ci était venu accompagné d’une actrice comédienne française du nom de Suzanne Reichenberg. Le dessert a ainsi été renommé « Crêpe Suzette » en son honneur.
Une autre légende raconte qu’en 1897, le chef pâtissier du restaurant parisien le Marivaux, M. Joseph livrait régulièrement des crêpes à la Comédie-Française. Étant tombé sous le charme de Suzanne Reichenberg, il les aurait baptisés crêpes Suzette afin de rendre un hommage à cette artiste. En 1901, l’origine de la recette est aussi revendiquée par le restaurant Paillard.
La recette originelle des crêpes Suzette est composée d’une pâte à crêpes réalisée avec 250 g de farine, 2 cuillères à soupe de Curaçao, 40 g de sucre, 50 cl de lait et 3 œufs. Il faudra également du beurre de mandarine (sucre et beurre pommade à des proportions égales, curaçao et zestes et jus de mandarine). Il existe tout de même de nos jours une large variété de recettes de crêpes Suzette.
Le gâteau Paris-Brest
Le Paris-Brest est sans doute l’une des pâtisseries traditionnelles françaises les plus appréciées. C’est une sorte de couronne de pâte à choux fourrée d’une crème mousseline pralinée et accompagnée d’amandes effilées.
L’histoire raconte que ce dessert a été inventé par un pâtissier en hommage à la fameuse course de vélo portant le même nom. Il parait même que c’est Pierre Giffard, l’organisateur de la course qui a demandé au pâtissier (Louis Durand) de créer un gâteau dans l’objectif de célébrer la course et les coureurs.
En conséquence, les Paris-Brest authentiques se caractérisent par une roue de vélo. Il existe d’ailleurs des pâtissiers courageux qui conçoivent encore des rayons de roue de vélo sur les grands Paris-Brest, certains pouvant même faire ½ mètre de diamètre. C’est la raison pour laquelle le véritable Paris-Brest doit être rond et adopter la forme d’une roue.
Le mille-feuille
Le mille-feuille est un dessert composé de trois couches de pâte feuilletée et deux couches de crème pâtissière entre les trois couches. Au-dessus, on y trouve souvent un glaçage fait à base de sucre glace. Il s’agit d’une pâtisserie très appréciée par les Français.
La première mention de ce dessert remonte au XVIIe siècle. D’après la légende, il aurait été créé par un chef cuisinier français, François Pierre de la Varenne. La première recette serait même apparue dans son ouvrage publié en 1651. Pour précision, le mille-feuille est également connu sous le nom de Napoléon. En fonction de ses déclinaisons, il peut comporter des ingrédients non classiques comme les baies fraiches, la crème fouettée, le fromage…
La délicieuse crème brûlée
La crème brûlée est une recette premièrement écrite par le cuisinier royal de Philipe d’Orléans, François Massialot en 1691. Il s’agit d’un dessert français assez simple à réaliser, mais aussi très savoureux. En effet, c’est une crème qui est servie froide à l’intérieur avec une texture caramélisée à l’extérieur. Elle est faite à base de jaune d’œuf, de crème, de sucre, de caramel et de vanille.
Au XVIIe siècle, les plats à table étaient proposés en trois services. Ainsi, certains refroidissaient le temps que les invités se servent de chacun des plats. Lors d’un repas, le petit Philipe d’Orléans se plaignit à son cuisinier Massialot en lui disant que la crème était trop froide. C’est ainsi que ce dernier eût l’idée d’appliquer du fer chaud sur le dessus de la crème pour la réchauffer. Le sucre en surface fut brûlé et caramélisé sans que la crème en dessous ne soit réchauffée. Philipe fût tout de même séduit par ce contraste chaud-froid.
Le pain perdu : un dessert mondialement connu
Le pain perdu figure aussi parmi les desserts français incontournables. En dessert comme en goûter, il est facile à préparer et séduit tous les gourmets. À l’époque de la famine et de la disette, les gens pauvres récupéraient tous les aliments pouvant être recyclés. Le pain perdu était alors un moyen de ne pas jeter le pain, même lorsqu’il était rassis. De plus, pour la préparation de ce dessert, il fallait tout simplement posséder des ingrédients de base que sont le lait, le pain, le beurre et l’œuf. De nos jours, le pain perdu est une recette connue à l’échelle mondiale.
L’opéra, une pâtisserie au café
L’opéra est une pâtisserie délicieuse fondante qui doit son nom à sa ressemblance avec la scène d’opéra. Il s’agit d’un gâteau constitué d’une succession de biscuits Joconde imbibés d’un sirop au café, de crème au beurre café et de ganache. Le tout est recouvert par un glaçage au chocolat.
Ce dessert a été créé en 1955 par le pâtissier Cyriaque Gavillon de la maison Dalloyau. D’après les sources, c’est la femme de celui-ci qui eut l’idée de le nommer « Opéra », du fait de sa similarité avec l’Opéra Garnier.
La mousse au chocolat
La mousse au chocolat est un dessert créé par Charles Fazi, le cuisinier de Louis XVI. En 1755, elle est décrite par le chef Menon sous le nom de « mousse de chocolat » puis en 1820, André Viard en donna une recette, ce qui participa au succès de la pâtisserie. La mousse au chocolat résulte d’un mélange de blancs d’œufs, de jaunes d’œufs et de sucre.
Le savoureux fraisier
Comme son nom l’indique, le fraisier est un gâteau aux fraises qui symbolise sublimement le printemps. Il est préparé à base de fraises et sa réussite réside dans le bon compromis entre les fraises, la génoise et la crème mousseline. Le tout est recouvert d’une couche de pâte d’amandes. Malheureusement, les origines de ce délice sont floues, voire même introuvables. Toutefois, certains liens au fraisier sont présents dans le guide culinaire d’Auguste Escoffier.
Les recettes françaises classiques ne cessent de ravir les amateurs de gourmandises. De la crêpe Suzette au fraisier en passant par le baba au rhum, la mousse au chocolat, le pain perdu, le Paris-Brest, etc., le choix est très large. Alors, faites-vous plaisir !
